Peut-on vraiment « vendre » de la production intellectuelle ?

Il n’y a rien de plus utile que l’eau, mais elle ne peut presque rien acheter ; à peine y a-t-il moyen de rien avoir en échange. Un diamant, au contraire, n’a presque aucune valeur quant à l’usage, mais on trouvera fréquemment à l’échanger contre une très grande quantité d’autres marchandises.

Adam Smith

Le diamant liquéfié

Au moyen âge, le livre se vend comme un diamant, c’est un objet rare, difficile à produire et à distribuer. Il s’échange à des prix très élevés et reste la propriété des classes fortunées. Il est conservé précieusement dans des bibliothèques et fait la fierté de ses possesseurs.

Au XXIème siècle, la connaissance se déverse à torrents dans les canaux numériques. Elle est devenue un flux que l’on recueille sur ses timelines Facebook ou Twitter et que l’on souhaite partager le plus largement possible. A l’heure de l’économie de la connaissance, elle est devenue une denrée aussi utile que l’eau, et comme l’eau, son prix est devenu très faible. La presse écrite par exemple, n’en finit pas de voir son chiffre d’affaires diminuer et se retrouve de plus en plus dépendante d’une assistance respiratoire publique ou privée (ce qui nuit évidemment au principe d’indépendance de la presse).

Nous vivons à une époque où la valeur d’usage de la production intellectuelle n’a jamais été aussi élevée, et dans le même temps, sa valeur d’échange n’a jamais été aussi faible.

Comment comprendre, comment interpréter ce phénomène paradoxal ? Pourquoi l’information, la connaissance, la production intellectuelle ne trouve plus actuellement de moyen viable de se vendre ? Et comment trouver d’autres modèles pour les secteurs de la production intellectuelle ?

Les idées ne s’échangent pas comme des marchandises

Qu’entend t’on par production intellectuelle ? Composer une chanson, c’est de la production intellectuelle. L’interpréter durant un concert, en revanche, n’en est pas,  c’est une prestation, un service.

Un article de presse, un roman, l’écriture et la mise en scène d’une pièce de théâtre, la composition musicale sont autant d’exemples de production intellectuelle. Une création architecturale ou la recette originale de Coca-Cola sont également des productions intellectuelles. Bref, il s’agit de toute création originale dont la valeur ajoutée réside dans l’idée plus que dans l’application directe.

Le modèle actuel d’échange de la production intellectuelle repose sur les théories classiques qui ont d’abord été élaborées pour les biens industriels. Le problème, c’est que la production intellectuelle et la production industrielle n’obéissent pas aux mêmes lois en ce qui concerne l’échange et la distribution.

Les conditions de l’échange marchand

Si l’on revient aux conditions de l’échange marchand, on s’aperçoit que pour qu’un échange soit possible il faut 3 conditions:

  • D’abord, il ne doit porter que sur des objets, des choses extérieures aux individus, des choses qui relèvent de l’avoir et non de l’être. Un état affectif par exemple ne s’échange pas ; impossible d’acheter du bonheur à un homme heureux pour soulager une dépression !
  • Ensuite, il faut, pour que l’échange ait lieu, une symétrie entre un manque et un excédent ; « c’est parce qu’il y a une égalité de tous dans le manque et parce que, en même temps, tous ne manquent pas de la même chose qu’il peut y avoir échange.» nous signale Frédéric Laupiès dans un petit bouquin intitulé Leçon philosophique sur l’échange.
  • Enfin, il faut pouvoir être en mesure de réaliser une équivalence entre les objets échangés. Cette équivalence se réalise notamment par la monnaie qui permet de « rendre les objets  égaux », de pouvoir les estimer et les comparer entre eux.

Essayons de voir si les conditions de l’échange marchand sont remplies pour les productions intellectuelles.

L’idée toute nue

Lorsqu’un auteur fait imprimer un ouvrage ou représenter une pièce, il les livre au public, qui s’en empare quand ils sont bons, qui les lit, qui les apprend, qui les répète, qui s’en pénètre et qui en fait sa propriété.
Le Chapelier

 

On dit que l’on « possède » une connaissance. Comme un objet, on peut l’acquérir, la transmettre… On pourrait croire qu’elle est donc un simple avoir immatériel mais elle est aussi un élément constitutif de l’être. On ne peut choisir de s’en séparer délibérément et, plus important encore, on ne la perd pas en la transmettant à d’autres (au contraire). Lorsque l’on vend un marteau, on perd la possession et l’usage du bien. Mais lorsque l’on transmet une connaissance, on ne s’en dépossède pas.

Jusqu’à présent, on était parvenu à vendre de la production intellectuelle parce que celle-ci devait encore passer par un support physique. Avant Internet, un essai dépendait d’un support papier, un album de musique dépendait d’une cassette, d’un CD etc.

Le business model de la production intellectuelle reposait en fait sur la confusion entre l’objet et le sens porté par cet objet. L’objet était acquis et valorisé en temps que symbole. On peut vendre un symbole car il est la matérialisation d’une idée porteuse de sens. Lorsque l’on achète des fringues de marque, on n’achète pas seulement un produit fonctionnel, mais on achète aussi le « sens » porté par la marque.

Ainsi, lorsqu’elle avait encore un contenant physique, l’idée pouvait être vendue dans son emballage symbolique mais, avec la dématérialisation totale qu’a permis le numérique, on peut désormais distribuer l’idée toute nue.

Mais peut-on vendre une idée nue lorsque l’on sait que sa diffusion ne prive personne et qu’on contraire, elle valorise socialement celui qui l’émet ?

L’impossibilité de rémunérer les contributeurs

On ne crée rien ex-nihilo. En dehors du secteur primaire, toute production s’appuie sur création antérieure mais pouvons-nous toujours identifier les sources de nos créations ? Le fabricant de voitures a payé ses fournisseurs en amont qui eux-même ont dû régler leurs partenaires. De cette manière, tous les contributeurs de la chaîne de valeur ont été rémunérés. Mais si je vendais ce billet, me faudrait-il en reverser une part à ma maitresse de CP qui m’a appris à écrire ? Aux auteurs des liens que je cite ? A tous ceux qui m’ont inspiré d’une manière ou d’une autre ? Aux inventeurs de la langue française ?

Ce sont des millions de personnes qui ont en réalité façonné cet article, et qui mériteraient rétribution. Mais il serait impossible de dénouer l’inextricable enchevêtrement d’intervenants qui sont entrés dans ce processus de création. Du reste, il serait assez déprimant de tenter de chiffrer l’apport de chacun…

Il y’a donc une injustice fondamentale à vendre à son seul profit, quelque chose qui a en réalité été produite par des communautés entières…

Est-ce cela qui fit dire à Picasso que les bons artistes copient et que les grands artistes volent ?

greatArtist

L’impossible estimation des prix

La dernière condition de l’échange marchand est la possibilité d’estimer la valeur d’une production et d’introduire une équivalence entre les produits.

Déterminer un prix et introduire une équivalence monétaire entre les produits est une tâche déjà compliquée dans le cas d’un produit industriel. Elle a souvent été la cause de clashs entre économistes. Devons-nous valoriser les produits au travail incorporé dans leur fabrication ? Le prix n’est-il que le résultat d’une offre et d’une demande ? dans quelle mesure depend-il de la rareté ?

Néanmoins, pour les produits industriels, certains critères objectifs peuvent faciliter la tâche. Un marteau par exemple est un bien standardisé et utilitaire qui ne pose pas d’insurmontables difficultés. Entre deux marteaux, nous pouvons plus ou moins estimer la qualité sur des critères objectifs (matériaux utilisés, montage plus ou moins solide), les fonctionnalités de chaque produit (taille et surface de la masse, arrache-clou ou non…) et fixer un prix minimum qui couvre les coûts de production.

Mais si je décidais de vendre cet article, sur quels critères établir son prix ? Sur le temps que j’y ai consacré ? Cela n’aurait aucun sens … Sur sa qualité ? Mais comment la mesurer ? En comparant les prix de vente d’un article similaire ? Mais sur quels critères le comparer ? A minima, si j’avais un support matériel, un magazine papier par exemple, je pourrais à la limite fixer un prix et trouver une sorte de business model. Mais ce billet n’est qu’un assemblage de pixels, un simple petit courant électrique sans réalité physique …

N’étant pas véritablement un avoir, ne fonctionnant pas sur le schéma manque/excédent et ne pouvant être estimée sur des bases suffisamment solides, on voit que la production intellectuelle ne saurait être soumise aux même lois d’échanges que celles qui prévalent sur le marché des biens et des services traditionnels.

II) Comment valoriser la production intellectuelle ?

Si vous êtes parvenu jusqu’à ces lignes et que vous aspirez à vivre du fruit de vos œuvres intellectuelles, artistiques ou culturelles, tout ceci pourrait vous paraître un peu décourageant.

Nous parvenons à un point où l’on commence à réaliser qu’il n’y a plus vraiment de rétribution matérielle solide pour les productions intellectuelles.

Mais ne désespérons point ! Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de formes de rétribution à la production intellectuelle ! Il existe d’autres manières d’être rétribué pour son travail, en voici quelques exemples :

  • retribution en visibilité
  • rétribution en réputation
  • retribution en confiance
  • retribution en connaissances
  • retribution en relations
  • retribution en amour-propre

Certes, cela ne fait directement gagner de l’argent mais ces rétributions peuvent rapidement se transformer en apports matériels. Sans vouloir nécessairement chercher un « effet de levier » systématique entre l’activité de production intellectuelle, les répercutions du travail de production intellectuelle rejailliront sur vos activités complémentaires et pourront indirectement vous permettre de vivre mieux.

Un musicien par exemple, ne peut plus se contenter de créer des chansons, il doit monter sur scène. Et l’on observe qu’avec la diffusion plus large, plus rapide et beaucoup moins couteuse que permettent les nouveaux médias, les recettes générées par les concerts à travers le monde atteignent des niveaux exceptionnels.

On remarque aussi que certains artistes amateurs ayant réussi à se faire remarquer pour leurs créations ont pu trouver grâce à leur notoriété et au soutien d’un public, de quoi vivre de leurs créations. L’humoriste Jon lajoie a commencé sa « carrière » en diffusant gratuitement des vidéos sur Youtube et remplit désormais des salles entières.

En somme, ce qui devient difficile, c’est de  vivre uniquement  de ses oeuvres intellectuelles et de les vendre pour elles-même.

Je me souviens d’un excellent article lu sur OWNI.  Guillaume Henchoz, un journaliste semi bénévole qui exerce d’autres activités rémunérées par ailleurs, comparait sa condition à celle d’un moine en défendant l’idée que « l’on peut pratiquer le journalisme comme un art monastique et bénévole, en parallèle -et non en marge- d’une activité salariée. »

Ora et Labora (prie et travaille), c’est la devise des moines bénédictins. Une devise qui pourrait bien convenir aux acteurs de la production intellectuelle à l’heure numérique. Les moines n’attendent pas de rémunération matérielle pour leurs efforts spirituels.

Ils récoltent des fruits de leur travail physique, de quoi subvenir à leurs besoins physiques et espèrent obtenir des fruits de leur travail spirituel et intellectuel de quoi nourrir les besoins de leurs esprits.

Ora et Labora
  1. Dehorter Répondre

    Bonjour,
    Très intéressant. Votre analyse est très bonne. Mais je fais toujours confiance au bon sens populaire qui dit que tout travail mérite salaire. Renier cela… C’est laisser la porte ouverte à toutes les fenêtres, comme dit ma grand-mère et laisser croire que tout peut être gratuit..

    Il est clair qu’il faut de plus en plus avoir une stratégie bien réfléchie, pour espérer vivre de sa création. La production intellectuelle a toujours une valeur économique, mais il faut trouver de nouveaux modes de financement ou réhabiliter d’ancien comme la souscription et le préachat…Par exemple dans le cinéma, après l’industrialisation organisée par les studios et portée par une vision capitaliste. Le financement se faisait il y a peu encore par la vente et la réussite des projets précédents etc…aujourd’hui il faut revenir à cette forme de souscription portée par les plateformes de crowdfunding, qui existait bien avant. Il faut replacer le centre de gravité du financement en amont et si même après plus de 50 ans de capitalisme acharné, cela peut apparaître utopique, c’est tout à fait possible et simple, il suffit d’une prise de conscience. Ou développer des communautés collaboratives et créatvies comme Flattr. mais bien sûr, cela ne s’est pas fait en un jour… Revenons aux fondamentaux et dirigeons nous vers une forme de mécénat démocratique, qu’a essayé d’assumer avec plus ou moins de réussite le ministère de la culture.

    novembre 2nd, 2011
  2. William William Répondre

    Bonjour Dehorter,

    Je suis complètement en phase avec toi sur la solution du mécénat. Mais cela nécéssite un gros travail d’ordre culturel plus que politique ou économique car les gens ne sont pas habitués à payer pour soutenir des projets uniquement parce que ça leur parle et qu’ils souhaitent le voir se développer. Cette logique échappe à celle de l’homo economicus des économistes classiques… Mais des initiatives comme Flattr qui démontrent l’aspect gagnant-gagnant du mécénat et du partage vont sans doute contribuer à modifer la donne.

    Je viens te lire ton EBook sur le financement de la création. Très intéressant ! j’aime beaucoup la métaphore de l’horloger que tu cites et que je remets ici pour les autres visiteurs :

    « Vous avez acheté une montre ? Cet achat ne s’est pas fait au prix de l’heure mais à la valeur que vous donnez librement à son contenant, à “l’objet montre”. et pour cause, l’heure est abondante, standardisée, “gratuite”. Nous sommes concepteurs, designers, fabricants et distributeurs de “montres”. Horlogers de l’information. L’application et l’interface à valeur ajoutée peuvent apporter à l’économie des médias ce que l’horlogerie a su créer de richesse en donnant un accès privilégié à l’heure, une information chaque jour plus abondante et nécessaire. »

    novembre 2nd, 2011
  3. Virginie Lou Répondre

    Le mécénat! Bien voyons! Revenons-en au bon temps où il fallait être bien en cour, s’adjoindre les faveurs d’un seigneur, baiser le cul de l’archiprêtre pour tenter de survivre. Et ne venez pas me dire qu’on est en démocratie. Le petit potentat local qui dispose des finances publiques, la dernière sous-merde à la DRAC connaît parfaitement son pouvoir sur l’artiste qui demande une subvention. En tout cas mon cher neveu (le posteur de cette pseudo réflexion théorique qui ferait bien d’aller lire Beaumarchais), et vu que je n’aurai de retraite que celle qu’on donne aux pauvres, je compte sur toi pour le mécénat familial. Grâce à ce petit opuscule, mon éditeur qui ne pense pas plus loin que son tiroir caisse et m’accorde grassement 8% du prix de vente (dans le meilleur des cas. 5% sur la version poche), va pouvoir supprimer carrément les droits d’auteurs et empocher les fruits de son labeur: car il travaille, lui, il produit des « objets »!

    novembre 8th, 2011
    • William William Répondre

      Détends-toi Virginie! Je crois que tu as lu l’article de travers … je ne fais pas l’apologie d’un système qui d’une manière ou d’une autre, ne parvient pas à trouver un modèle satisfaisant pour rémunérer correctement la production intellectuelle.

      Dans cet article, j’essaye de comprendre pourquoi les « produits » intellectuels n’obéissent pas aux mêmes lois que les produits classiques, pourquoi ils ne peuvent légitimement s’échanger comme des marchandises et comment ils peuvent se valoriser autrement.

      Les modes de diffusions qui passent par Internet offrent aussi une nouvelle liberté aux auteurs, aux bloggeurs, aux artistes. Ils permettent de voir émerger des idées qui n’auraient trouvé aucun canal autrement.

      Lorsqu’un artiste a trouvé un auditoire suffisamment important grâce à ces nouveaux canaux de distribution, il peut aller à sa rencontre et être rémunéré comme cela. Il peut donner des conférences, faire des concerts, des expos, des formations etc… Le tout sans passer par des intermédiaires. C’est pas de la prostitution ça, au contraire ! Et ce n’était pas possible auparavant.

      Concernant le mécénat, ça ne veut pas dire systématiquement léchage de fion. Il y a eu aussi plein de cas où les rois se battaient pour entretenir certains artistes en ne demandant aucune contrepartie, aucune censure. Erasme par exemple était sollicité par la plupart des princes d’Europe qui lui mangeaient dans la main.

      Enfin, le modèle de « crowdpaying » comme celui qu’évoque Nicolaï permettrai de rémunérer très simplement la production intellectuelle sur la simple base du « j’aime, je donne » la seule qui mette tout le monde d’accord. Et je suis sûr, comme Nicolaï que cela peut représenter des sommes importantes.

      Tu as l’air de t’énerver contre tout, un peu en vrac. Contre le système classique avec ton exemple de l’éditeur qui ne regarde que son tiroir-caisse, les intermédiaires censeurs et ses petits agents qui sentent l’étron. Et contre les effets de la numérisation des productions intellectuelles …

      On ne peut plus continuer à rémunerer la production intellectuelle comme on le fait actuellement. Il ne s’agit pas de se plaindre, il faut comprendre pourquoi ça foire, comment faire autrement et AGIR !

      novembre 9th, 2011
  4. 8119 Répondre

    Ce thème mériterait tout un réseau social pour développer les thèmes annexes ;

    - l’estimation de toute chose est faite de tête approximativement, or pour les objets réels, ce qu’il est utile de savoir c’est d’une part le prix du réel (matériaux, outils amortis) et du travail humain, qui lui se compte en heure, auquel on affecte un coefficient de la valeur de ces heures. Ce sont là deux types d’argent, impossibles à comparer.

    - le prix réel de l’article est de zéro, y compris pour la musique, l’ensemble des composants prééxiste et n’est pas assujettie à l’existence de ces produits. Sa valeur humaine, elle, est tout simplement inestimable, qu’on ne peut estimer.

    Dès lors, cette gratuité de fait soulève l’idée qu’aucun savoir, information, enseignement, ou objet culturel est d’office gratuit, c’est d’ailleurs de nier cette évidence qui rend malsain, inconfortable, injuste l’idée de vouloir mettre un prix sur ces choses.

    Dès lors, en toute logique, ces producteurs doivent percevoir un revenu, qui doit être rangé dans la même famille que les biens publics, c’est à dire des choses qui appartiennent à tout le monde.

    Et il devrait en être de même, si on veut respecter les priorités, pour la nourriture, l’habitation, la santé et le transport.

    sur ce thème : La fin du principe du commerce

    novembre 9th, 2011
  5. Nicolaï Lo Russo Répondre

    Si j’avais pu payer la lecture de cet article d’une somme faible, par exemple 50ct d’euro, je l’aurais fait volontiers, et je pense que je n’aurais pas été le seul – l’article étant plutôt bon et clairement rédigé. Le problème c’est que c’est pour le moment techniquement impossible (à moins de passer par des abos Paypal, plateformes de micropayement rébarbatifs, où il faut laisser son mail, avoir un code, tout un tas de trucs qui nuisent à l’impulsion « participative », au petit geste spontané).

    Non : ce qu’il faudrait c’est un porte-monnaie électronique disponible sur le « bureau » de l’ordi, et d’où l’on puisse NATURELLEMENT (comme dans la real life) glisser une pièce de monnaie dans un « réceptacle » placé juste à la fin de l’article (ou de la production de l’auteur. Une sorte de « like » en monnaie sonnante et trébuchante. En tout cas aussi simple à mettre en oeuvre, à actionner. Il est à peu près certain qu’un jour ce véritable porte-monnaie numérique existera (On peut en discuter hein, je suis partant…)

    novembre 9th, 2011
  6. Nicolaï Lo Russo Répondre

    Comme l’article est aussi sur OWNI (un excellent site par ailleurs), j’ai laissé le même commentaire.

    Il faudrait quelques « mutins » informaticiens pour se pencher sur la faisabilité d’un tel porte-monnaie électronique SIMPLE. Ne jamais oublier le principe séculaire de la LOI DU MOINDRE EFFORT (les gens seraient enclins à rétribuer, même faiblement, une production intellectuelle qui leur plaît vraiment, qui leur a appris quelque chose, à la seule condition que ce soit SIMPLE et VITE FAIT. J’ai déjà réfléchi un peu à la question et serais prêt à échanger quelques idées, infos, etc. Mutinons les multinationales ! (qui de toute façon nous espionnent, bah…)

    novembre 9th, 2011
    • William William Répondre

      L’idée du système de micro-dons est excellente ! un petit bouton « give » à coté des boutons « j’aime » et « Tweet » qui enverrai directement une petite somme à l’auteur. Dans cet esprit, Y’a Flattr qui peut se rapprocher un peu de ça (non Galuel, ce n’est pas forcément une arnaque ;)

      Je pensais aussi à un système de redistribution où chacun pourrait disposer d’un certain crédit par mois qu’il pourrait redistribuer à des producteurs intellectuels qu’ils souhaitent soutenir.

      Par exemple, une entreprise « offre » à ses salariés 20€ par mois de qu’ils peuvent dépenser sur des blogs, dans des musiques en ligne etc…
      S’ils ne dépensent pas cet argent, celui-ci est perdu pour les gens. Au lieu de chèques cadeaux, ce serait des chèques dons. Ca a plus de gueule non ?

      Nicolaï, si tu es ou si tu passe sur Paris, il faudrait qu’on se prenne un verre ensemble pour discuter de cela et pour voir comment Mutinerie peut être utile !
      Ce sera aussi l’occasion de me donner les 0,5€ que tu me dois (toujours ça de pris) … Bravo aussi pour ton article sur NYC, j’ai eu pas mal d’impressions communes lors de mes voyages là bas.

      novembre 9th, 2011
      • Nicolaï Lo Russo Répondre

        Avec plaisir, William. Y a de quoi discuter dirait-on ! J’habite à Paris, dans le 11ème district :) Semaine prochaine me va bien. On se contacte via mail, tu dois avoir le mien en interne I guess.

        novembre 9th, 2011
  7. julien breitfeld Répondre

    j’ai beaucoup aimé le billet… juste en passant, concernant le titre, on ne vend plus la production intellectuelle, on la loue ;-)

    novembre 9th, 2011
  8. clmnt Répondre

    Suis de l’avis de Nicolaï, et je te dois aussi 0.5€ ; à force, tu vas réussir à te faire payer un café, dis donc ;)
    Pour ce qui est du micro-don, l’idée me plait beaucoup aussi. Comptez moi parmi les curieux à ce niveau. Suis pas capable d’implémenter la chose, mais il doit exister des gens qui le pourraient, et de toute manière, en y réfléchissant 2 secondes de plus, j’ai l’impression que ca mérite plus ample réflexion pour être bien fait. Et ca m’intéresse !

    novembre 9th, 2011
  9. ®om Répondre

    Le prix n’est-il que le résultat d’une offre et d’une demande ? dans quelle mesure depend-il de la rareté ?

    Exactement, tout le « problème » vient du fait que les fichiers numériques sont par définition disponibles en abondance et que l’économie ne fonctionne que sur la rareté.

    Qu’est-ce qui est mieux pour la société entre l’abondance et la rareté ? Évidemment, l’abondance.
    Mais au fait, quel est l’objectif de l’économie ? Résoudre les problème de rareté.
    Ah bon, mais si dans un domaine, on a atteint l’abondance, les problèmes de rareté ne sont-ils pas déjà résolus ?

    Faut-il restaurer la rareté pour faire fonctionner l’économie, alors même que l’économie a pour objectif de résoudre les problèmes de rareté ? Absurde !

    Je développe ici : L’abondance contre l’économie.

    novembre 12th, 2011
  10. Indu Répondre

    Bonjour,
    Très intéressant.Je suis totalement en phase avec vous sur la solution de patronage.

    mai 31st, 2012
  11. arnaud Répondre

    Je pense que vous êtes un peu à côté de la plaque. La production intellectuelle se vend très très bien dans de nombreux domaines. Un article assez superficiel.

    janvier 12th, 2014
  12. Nicolas Monartiste Répondre

    Je retrouve ce post que je lis avec un autre regard. Je pense que tu omets trop la notion de désir, parce qu’internet permet un accès rapide, au tout tout de suite.

    Ne l’oublions pas c’est essentiel la valeur repose sur la notion de désir. C’est le niveau de désir qui va influencer le montant de la valeur et donc notre envie de posséder / d’acquérir. C’est une valeur non quantifiable et personnelle et dépend de la situation actuelle de l’internaute. En passant de cette économie de la rareté où le support était au centre de l’échange à l’économie de l’abondance, où tout étant duplicable, c’est cette valeur ajoutée qui donne envie d’acheter. Cette révolution numérique n’a pas seulement bouleversé nos usages et nos habitudes, elle nous oblige du moins ceux qui souhaite diffuser et vendre sur internet à adopter un nouvel état d’esprit.

    La question centrale est donc de trouver comment susciter à nouveau l’envie de vivre des expériences et de l’intérêt de ce que nous apportons.

    janvier 13th, 2014

Laisser une réponse

Blog comment form
  • (will not be published)