Commentaires sur : Vies et morts des communautés http://www.mutinerie.org/vies-et-morts-des-communautes/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=vies-et-morts-des-communautes Libres ensemble Thu, 13 Mar 2014 20:00:17 +0000 hourly 1 Par : William http://www.mutinerie.org/vies-et-morts-des-communautes/#comment-3483 William Mon, 02 Sep 2013 09:21:39 +0000 http://www.mutinerie.org/?p=3039#comment-3483 Merci Bénédicte,

Je ne connaissais pas Alain Supiot, merci pour la trouvaille !

Effectivement, la communauté peut libérer comme elle peut asservir. Toutes les communautés naviguent dans cette ambiguité, et la seule réponse est dans le dosage. La difficulté de maintenir une communauté équilibrée sur le long terme est qu’à mesure que sa vie se prolonge elle tend à se formaliser, se complexifier, se structurer… Le temps fabrique des héritiers qu’on le veuille ou non. Tout cela change la nature de l’adhésion à la communauté. D’une adhésion joyeuse et libre, on en arrive à une adhésion par défaut ou par intérêt et l’on bascule lentement dans une communauté qui n’étouffe plus qu’elle ne libère… Et cela génère ensuite des réactions.

Que des communautés sapent les bases d’un Etat, ou d’une organisation qui a dépossédé les gens de leurs biens communs ne me gêne pas forcément du moment qu’elles le font en créant des alternatives viables. Cela me parait au contraire parfaitement légitime.

Ton point 2 est très intéressant et me parait être un élément fondamental mais aussi très souvent oublié dans la construction d’une communauté . Je dirais cependant que cet aspect ne doit pas être le seul lien dans la communauté, on doit aussi avoir des raisons plus objectives de se retrouver, un projet commun, un outil commun etc… Lorsque l’on ne possède que l’affect joyeux, on s’expose à « l’effet hippies »; être ensemble pour célébrer, échanger, partager mais l’absence de construction réelle finit par tarir la source…

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Par : benedicte Vidaillet http://www.mutinerie.org/vies-et-morts-des-communautes/#comment-3482 benedicte Vidaillet Mon, 02 Sep 2013 08:46:22 +0000 http://www.mutinerie.org/?p=3039#comment-3482 Bonjour William, encore un article très intéressant, merci et bravo.
Quelques idées qui me sont venues à la lecture :
1) Alain Supiot, lors de son discours d’entrée au collège de France (p 10 de son texte), évoque bien l’ambiguïté des solidarités de voisinage ou d’affinité dans leur lien avec la société : d’un côté elles peuvent recréer un sens à la solidarité et restaurer la légitimité de la solidarité nationale (celle de l’Etat, qui est constitutive de la société), de l’autre, elles peuvent aussi saper les bases de celle-ci et précipiter un mouvement de repli communautaire. En même temps (et là a contrario), on peut observer aux EU des espaces de coworking fondés sur une forme de communautarisme religieux et pourtant relativement ouverts (cf. l’exemple d’un espace de cowo cité sur son blog par Clay Spinnuzi, chercheur sur le coworking, et animé par une église (« church »)) :
- Supiot toujours : « L’Histoire montre que les époques de crise économique et politique font resurgir des pactes d’amitié inspirés du modèle familial, telles ces frérèches observées dans le Languedoc du XVe siècle par Emmanuel Le Roy Ladurie, qui explique leur essor par l’incapacité des institutions publiques de fournir à l’individu la protection matérielle et morale qu’il est en droit d’en attendre. La perte de foi dans l’autorité tutélaire de l’État et sa capacité protectrice est un terreau favorable à l’éclosion des formes les plus diverses de solidarité, au premier rang desquelles les solidarités familiales ou territoriales, dont l’analyse économique nous montre le rôle crucial qu’elles continuent de jouer. » Ici la création de communautés est analysée comme une forme de réaction à l’incapacité du niveau supérieur (l’Etat, la société mais aussi l’entreprise) à fournir protection morale et matérielle…

2) Un facteur me semble très important pour fonder des communautés qui tiennent, et apparaît beaucoup dans les entretiens que j’ai pu faire avec des coworkers. C’est aspect affectif et émotionnel. On pourrait utiliser le terme que Lordon emprunte souvent à Spinoza d’ « affects joyeux ».
J’ai trouvé dans beaucoup d’entretiens une mauvaise expérience du monde du travail, ou une expérience qui a lassé et généré beaucoup d’affects négatifs. L’espace de coworking correspond alors à une forme de « reconstruction réactionnelle de commun » dans laquelle les coworkers sont portés à se retrouver et à se regrouper pour éprouver la joie d’être affectés et d’affecter les autres joyeusement. Cette dimension m’apparaît importante pour comprendre la dynamique de ces espaces, dimension essentielle et pourtant fondamentalement oubliée des organisations de travail classiques.

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Par : Antoine van den Broek http://www.mutinerie.org/vies-et-morts-des-communautes/#comment-653 Antoine van den Broek Tue, 12 Jul 2011 12:14:03 +0000 http://www.mutinerie.org/?p=3039#comment-653 salut Apo,
voici quelques espaces de coworking qui on été particulièrement performants dans la création – gestion – mobilisation de communautés :
http://www.indyhall.org/
http://coherecommunity.com/
http://officenomads.com/
http://betahaus.de/

des echecs ils y en aussi (http://www.deskmag.com/en/when-coworking-doesn-t-work), ils découlent souvent d’une incompréhension de ce que signifie vraiment le coworking. on ne va pas te dresser la liste des partage en couilles mais le motif d’échec le plus souvent avancé est justement la non existence de communauté (du genre ouvrir un lieu, se mettre à chercher des gens et devoir fermer au bout de quelques mois faute de pouvoir payer le loyer). il existe aussi des espaces viables économiquement consistant de fait à de la location de bureau flexible sans réelle plus-value sociale. ça dépend de vibe quoi…

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Par : William http://www.mutinerie.org/vies-et-morts-des-communautes/#comment-652 William Mon, 11 Jul 2011 14:28:33 +0000 http://www.mutinerie.org/?p=3039#comment-652 Apo, Je te réponds avec moult retard, j’en suis confus. Oui nous avons de nombreux témoignages de naissances de communautés par le coworking. Nous n’avons pas seulement des témoignages, nous en avons d’hors et déjà l’expérience. Nous avons eu un lieu durant un mois et malgré ce temps très bref, quelque chose est a pu y naitre. Le crew qui s’est formé à Mutinerie 1.0 se réunit encore très souvent pour des raisons à la fois professionnelles et extra professionnelles. Ca fait chaud au coeur et ça nous donne encore plus la foi dans le concept !

Eviter l’effet « bande de gens perdus qui ne partagent pas le bien commun », c’est l’une des missions majeures de ceux qui sont en charge de l’espace de coworking.

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Par : apo amok http://www.mutinerie.org/vies-et-morts-des-communautes/#comment-651 apo amok Thu, 30 Jun 2011 11:34:54 +0000 http://www.mutinerie.org/?p=3039#comment-651 Cette reflexion sur la nature d’une communaute est vraiment interessante et tres appreciable en parallele de votre espace de coworking…
Avez vous eu des retours d’espace de coworking deja existants? Est ce que des communautes sont reelement nees? Y a t il eu a l’inverse des echecs du type « une bande de gens perdus juste en quete d’un endroit ou s’assoire et qui ne partage pas ce BIEN commun »?

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