Bilan 2012 – Paris, Mutinerie

2012 est derrière nous, l’heure du bilan pour Mutinerie. L’ouverture nous semble déjà loin, elle ne date pourtant que du 12 mars 2012. Mais que ces neuf mois furent denses !

Depuis deux ans que nous travaillons sur Mutinerie. Au fil de nos pérégrinations,  nous avions beaucoup écrit sur ce que nous pouvions attendre du coworking, sur les communautés qu’il permet de faire émerger, sur la culture que nous cherchons à établir, bref sur notre vision de la chose. Il nous tardait d’entrer dans le vif du sujet, de pouvoir soumettre nos idées – ou celles que nous avions intégrées – à l’épreuve du réel. Ce début d’année offre une bonne occasion de partager quelques enseignements.

Le coworking est social

Le succès d’un espace de coworking dépend avant tout de sa capacité à faire naitre, à rassembler et à faire croitre une communauté. Qu’on le veuille ou non, à chaque lieu est associé un contrat social spécifique et finalement une culture propre. Rassembler des personnes au même endroit est le point de départ de toute action collective.

« Qui m’aime me suive » est la « stratégie » simple, saine et efficace que nous adoptâmes naturellement. Cela nous permît de poser les bases sans lesquelles nous n’aurions pu réaliser ce projet. Merci à ceux qui nous ont inspirés, à ceux qui ont cru en nous alors que nous n’étions que têtards.

Après bientôt un an d’activité, nous ne pouvons que confirmer l’importance de cette logique de communauté. Sans cette base de confiance, les complémentarités ne peuvent s’exercer pleinement. Cette attitude de bienveillance à priori rend possible des rencontres qui n’auraient pas pu avoir lieu dans le cadre social traditionnel, tout plein qu’il est de méfiance, de préjugés et de castes.

Rassembler harmonieusement au sein d’un même lieu des personnes d’univers très différent n’est pas chose aisée. Cela ne peut se faire que dans un environnement réellement ouvert, non dogmatique. Le respect de l’autre tient lieu de clé de voûte à ce fragile édifice. Les connexions rares ainsi permises sont d’une grande valeur. On comprend facilement l’intérêt d’être au carrefour de chemins qui jamais ne se croisent.

« Mutinerie se divise en deux catégories :  il y a ceux qui vont bosser pour moi et ceux pour qui je vais bosser ». Dixit un coworker arrangé au rhum

Dans la pratique, voici les 5 types de collaborations les plus fréquents au sein de Mutinerie :
- Travailler ensemble sur un projet commun. C’est l’exemple classique du designer et du développeur qui, pour un temps donné, constituent une équipe.

- Mutualiser des actions de communication / actions événementielles. Nous sommes nombreux à travailler sur des problématiques connexes avec des angles d’attaque et expertises complémentaires. Nos audiences sont différentes mais elle se complètent et se mélangent bien.

- Pratiquer le micro conseil gratuit. donner son avis sur un logo, donner quelques conseils sur les RP, débloquer quelqu’un sur un problème technique… Ce genre de petits coups de pouce qui font gagner beaucoup de temps.

- Se refiler des bons tuyaux. « Je connais un mec super qui sait faire ça. » « Cette app est top, essaie la. » « Tu as vu l’appel à projet ? » « Cette journaliste aimerait vous rencontrer. » « Ma cousine cherche un stage. » « Peux tu me donner la recette de cette tarte que tu nous a ramené mardi dernier ? »

- Se former mutuellement. Pouvoir s’apprendre des choses entre coworkers à l’occasion de formations.

Le Coworking est local

Nous le confirmons. Voici une carte isokron sur laquelle nous avons rajouté les adresses approximatives des coworkers :

En jaune les personnes qui ont entre 0 et 15 min de transport
En vert entre 15 et 30
En bleu entre 30 et 45
En rouge à plus de 45

carte isokron mutinerie coworking paris

 Cela a tendance à confirmer le rayon optimal de 20 minutes de transport avec une attractivité vraiment forte à moins de 10 minutes – plus de 50% des coworkers sont situés à moins de 10 minutes.

Les espaces de coworking permettent d’éviter l’absurdité des heures perdues dans les transports. Ils sont bien souvent connectés au quartier. Ils s’inscrivent clairement dans une dynamique ultra locale.

Le Coworking est viral

Comme en atteste la dernière étude de Deskmag, cette année encore, le nombre d’espace de coworking dans le monde a doublé. En France, l’année 2012 a été particulièrement riche en nouveaux espaces ou projets d’espaces. À Mutinerie, nous avons passé beaucoup de temps à partager notre expérience avec les nombreux porteurs de projets qui sont venus vers nous. Deux coworkers mutins même sont en train d’ouvrir leurs propres espaces de coworking : Anh Tuan Gai avec Coswos à Montpellier et Francesco Cingolani à Paris avec Super Belleville. D’autres espaces nous ont fait l’honneur de s’inspirer de Mutinerie comme La Poudrière que viennent d’ouvrir les joyeux drilles de Coworking Nancy.

Au delà de cette prolifération d’espaces, le coworking est en train de pénétrer de nouvelles sphères. Depuis deux ans, nous avons été contacté par une multitude d’acteurs différents : des collectivités locales, des agences publiques, des associations, des promoteurs immobiliers, des centres d’affaires, des groupements d’entrepreneurs, des groupements d’employeurs, des sociétés de portage, des centres d’études et de recherche, des accélérateurs, des universités et grandes écoles, des agences d’archi et de design, des sociologues, des étudiants…

Ils viennent nous voir parce parce qu’ils y trouvent un cas d’étude, une proposition nouvelle. Il ne s’agit pas de dire que demain tout le monde travaillera dans un espace de coworking, certaines activités, certains métiers, certains marchés ne sont évidement pas compatibles avec ce mode d’organisation. Le coworking ne prétend pas être le futur du travail en général ; c’est avant tout une exploration. Ces espaces agissent comme des catalyseurs d’innovation, ils cristallisent les changements de nos sociétés, il sont le laboratoire de nouveaux modes de vie. C’est un bouillon de culture, une page blanche, un territoire inconnu.

mutinerie coworking paris

Pour finir, nous sommes heureux du chemin parcouru, fiers de nos coworkers et toujours passionnés par notre travail. L’année 2013 devra être l’année de la confirmation pour Mutinerie. Nous avons encore un bon stock de projets excitants, beaucoup de bonnes volontés et de talents autour de nous mais il faudra trouver les financements adéquats pour pouvoir embaucher, grandir et continuer l’exploration. Nous aurons bientôt l’occasion de vous en dire plus à l’occasion d’un goûter dégénérant. L’évènement n’est pas encore en ligne mais vous pouvez dors et déjà bloquer l’après-midi du dimanche 20 janvier – la soirée aussi…

Bonne année et comme dit si bien Georges Pernoud : Bon Vent !

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